Hein quoi ! Comment ? c'est quoi cette histoire, on nous aurait menti ? Il semble bien en effet, mais est-ce réellement une surprise !
Depuis les débuts du nucléaire, aux USA, dans les années 40, les ingénieurs avaient imaginé des centaines de solutions pour produire de l'énergie à partir de la fission. Pour les profanes, on envoie des neutrons qui font "casser" des atomes, qui, à leur tour, produisent des neutrons qui vont en casser d'autres, d'où ce qu'on appelle les "réactions en chaîne". Et pour ralentir le processus afin que ça n'explose pas, on insère des matériaux "modérateurs" censés empêcher tout accident.
Résultat, une centrale nucléaire d'aujourd'hui, c'est une centaine de tonnes de combustible hautement radioactif qu'on tente de "modérer" afin de créer de la chaleur et de faire tourner des turbines. Le tout refroidi par de la flotte qui produit de la vapeur. En gros, un réacteur nucléaire, c'est une grosse chaudière.
À l'époque, cette façon de faire n'était pas la meilleure : les ingénieurs avaient imaginé d'autres projets. Manque de bol pour eux, la guerre froide démarrait et, bien évidemment, de l'uranium qui va produire du plutonium avec lequel on va pouvoir faire des bombes et foutre sur la gueule au reste du monde, c'est la solution idéale !
L'un des projets, qui est resté dans les cartons des ingénieurs, c'est la centrale au thorium. Aussi efficace, mais nettement moins dangereuse : pas de haute pression, un combustible liquide, noyé dans des sels fondus qui circule dans des tuyaux et que l'on peut réguler en fonction des besoins, qui va s'écouler naturellement en cas de problème, et qui produit 10 000 fois moins de déchets que la filière actuelle à eau pressurisée à 155 bars.
En plus, le thorium est quatre fois plus abondant que l'uranium. Mais, manque de bol, pour les raisons précitées plus haut, pour des intérêts purement militaires, et financiers, General Electric et Westinghouse ont décidé que c'était la voie de l'uranium qui serait exploitée !
On coupe tous les budgets sur d'autres recherches et on impose dans le monde entier la voie des REP (réacteurs à eau pressurisée). L'EDF en son temps (années 70) a poursuivi courageusement les recherches jusqu'à ce qu'on leur dise "STOP ! vos gueules".
Résultat : des centrales dangereuses, incontrôlables en cas de problème, 77 milliards d'euros d'investissement rien qu'en France, et des constructions vieillissantes dont le coût du démantèlement est au bas mot décuplé par rapport à la construction, des déchets dont on ne sait que faire (sauf Areva qui stocke près de 60 tonnes de plutonium dans ses "piscines" à La Hague), et une pollution qui pourrira la planète durant quelque 100 000 ans…
ITER qui ne produira jamais le moindre watt, puisqu'il s'agit d'une expérience pharaonique de laboratoire, mais qui, si ça fonctionne, vers 2020, permettra la construction d'un truc plus gros, et donc encore plus cher, qui s'appellera DEMO (tout un symbole) et qui aboutira – si nous sommes encore vivants d'ici là – à un projet industriel vers 2100, nommé PROTO, qui sera – peut-être – la première centrale à fusion.
TransAtomic : de l’énergie décarbonée à partir de déchets nucléaires...
Si l’énergie nucléaire est sans doute aujourd’hui l’énergie décarbonée la plus efficace dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, le stockage et la longévité des déchets radioactifs qui en résultent divisent encore populations et spécialistes sur la pertinence de cette énergie à long terme.
Une question qui pourrait devenir de l’histoire ancienne si le projet de la start-up TransAtomic venait à voir le jour. Créée par des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), cette société propose en effet de produire de l’électricité à partir de déchets nucléaires via un nouveau type de réacteur. Encore au stade expérimental, le projet TransAtomic a récolté récemment plus de 2,5 millions de dollars de fonds via des investisseurs privés pour poursuivre ses recherches et mettre en place un premier projet pilote.
Un procédé à base de déchets nucléaires plus propre et plus sûr...
Mark Massie et Leslie Dewan, tous deux chercheurs au MIT, ont fondé la société TransAtomic en 2010 dans le but de mettre sur pied un nouveau type de réacteur nucléaire révolutionnaire. Appelé WAMSR (Waste Annihilating Molten Salt Reactor), ce réacteur fonctionnerait non plus sur le base de crayons de combustible d’uranium solides utilisés dans les réacteurs traditionnels, mais via un noyau composé de carburant liquide, principalement constitué de barres de combustible « usées » dissoutes dans une solution de sel.
« Les déchets nucléaires ne sont pas vraiment des déchets. Ils contiennent encore une énorme quantité d’énergie« , souligne Leslie Dewan.
Le réacteur permettrait ainsi d’exploiter la quasi-totalité de l’énergie potentielle contenue dans l’uranium, contrairement aux réacteurs traditionnels, qui eux, n’utilisent que 3 à 5% de cette énergie, tout en produisant une énergie totalement décarbonée. Un tel système ne générerait que 2,5% des déchets produits par les réacteurs existants.
Ajouté à cela, ce dispositif serait également plus sûr que les réacteurs existants actuellement. Le carburant liquide utilisé n’aurait pas les mêmes exigences en matière de refroidissement. En cas de problème et d’arrêt du réacteur, le liquide se solidifierait de lui même et serait donc plus sûr que les cœurs de réacteurs actuels exposés à des risques de surchauffe en cas de panne d’électricité.
Des réacteurs moins chers et plus rapides à construire...
Autres avantages avancés par TansAtomic, ce nouveau dispositif permettrait de mettre sur pied des réacteurs plus petits et nécessitant des investissements moins lourds.
Les nouveaux financements seront utilisés dans le cadre d’un programme de recherche réalisé au sein même du MIT. Des essais en laboratoire sur les composants clés impliqués dans la conception du réacteur seront effectués dans le but de construire une première installation de démonstration dans les cinq ans à venir.
« Nous voulons être en mesure de sortir de terre une installation prototype en 2020. C’est un calendrier assez rapide dans le domaine nucléaire, mais je pense que c’est faisable avec ce que nous avons jusqu’à présent« , a déclaré Leslie Dewan.
Rappelons que selon les chiffres de l’Institut pour l’énergie nucléaire américain, une centrale nucléaire génère en moyenne vingt tonnes de combustibles usés chaque année, soit un total annuel au niveau international de 2.250 tonnes.
Au cours des 40 dernières années, les centrales en activité auraient ainsi produit plus de 71.780 tonnes de combustibles usés. Une quantité de déchets accumulés qui pourrait, d’après les estimations de Leslie Dewan, produire suffisamment d’électricité pour alimenter le monde entier pendant 72 ans.
Le site de TransAtomic ici :

Cette vidéo explique la technologie de Transatomic. Elle est sous-titrée en français :
Concernant ITER, voir ici le sujet en ligne dans Nexus : ITER incontrôlable et dangereux...
Extrait :
Le réacteur thermonucléaire est un gouffre financier et une grave menace pour l’humanité, selon le physicien Jean-Pierre Petit. « Soleil en éprouvette», «énergie illimitée», la communication autour de l'ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) fait rêver… Pourtant, derrière les beaux discours, se cache un projet qui cumule les problèmes non résolus, et dont les risques pour l'humanité sont redoutables.
Une vidéo avec Jean Pierre Petit et Michèle Rivasi sur ITER...