Qui l’a construit et pourquoi ?
Encore quelques décennies d'oubli et on en parlera plus ... et le barrage de Wadi al-Garawi ne perturbera plus le long fleuve tranquille de l'égyptologie, et les questions ne se poseront plus ... !
Au cœur des immenses carrières antiques, dans un des nombreux ouadi débouchant sur la vallée du Nil. Sadd al-Kafara est le plus vaste, le plus imposant barrage en pierre jamais construit en Egypte ancienne...
Pourtant depuis sa découverte par un Allemand, Scheinfurth, en 1885, aucune fouille archéologique n'a été entreprise sur ce lieu...
Pourquoi ?
Parce que jamais en 129 ans aucun chercheur n’a pu répondre à cette question : qui l’a construit et pourquoi dans un site aussi isolé.
Sans fouilles archéologiques, aucune datation n'est possible. Indirectement dans la zone une carrière peut cependant nous donner une fourchette, celle-ci a été exploitée dès - 3500 av JC . On estime que ce barrage aurait pu être construit sous la première dynastie pharaonique peut être autour de - 3000 av JC.
Il aurait fallu déplacer plus de 100 000 m3 de matériaux pour bâtir le barrage dont les dimensions sont imposantes :
- 106 mètres de long au sommet, 80 mètres à la base.
- environ 15 mètres de hauteur.
- 84 mètres d’épaisseur à la base, 62 mètres au sommet.
La qualité de l’architecture démontre la maîtrise de la construction en pierre sur une grande échelle dès cette époque en Égypte.
Voilà on tient sans doute la raison de l'abandon de ce site ... il ne cadre pas bien avec les théories... ni la chronologie, qui voudrait que ce soit les bâtisseurs de la IIIe ou IVe dynastie qui aient été les pionniers de l'utilisation et de la maitrise de la pierre pour des constructions monumentales... !
Car Sadd al-Kafara est l’un des plus vieux monuments en pierre d’Égypte, voire le plus ancien.
Et il a été construit sous la première dynastie voire avant...
Mais que les égyptologues se rassurent, sans aucune préservation du site depuis, livrés aux pilleurs, à des carriers modernes qui viennent récupérer ses pierres, à divers chantiers modernes alentours dont l'un a taillé une route dans la structure pour y faire passer des camions, 40 % de sa structure initiale a déjà disparue.
Surnommé le barrage des infidèles, Sadd al-Kafara est une construction étonnante, sa découverte fut réalisée par un Allemand, Scheinfurth, en 1885 seulement. Mais l’éloignement et le désintérêt de la construction le laissèrent à l’abandon. Il faut attendre les quelques mentions du Français Bénédite (1909) et les quelques indications de Jean Clédat en 1921 dans le Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale pour rappeler son existence.
Et il faut attendre 1947 et une expédition menée par Murray pour trouver les premiers relevés complets (mesures, architecture, topographies). Mais cet engouement s’arrête net.
Ce n’est qu’en 1987 que l’hydrologue allemand Gunther Garbrecht « ressuscite » le site et marque un intérêt certain dans l’étude des anciens barrages. Quelques années plus tard, Gunther Dreyer, égyptologue lui aussi allemand, fit une brève visite sur le site du barrage.
Tentatives de datation…
L’absence de fouilles archéologiques nous prive de toute datation précise. Nous savons tout de même par l’archéologie que la zone du barrage, le Wadi al-Garawi, fournit très tôt de la pierre pour les monuments et le façonnage d’objet. Les premières activités de carrières remontent à la période prédynastique (dès 3500-3000 av. J.-C.) et celles-ci continuent à être exploitées durant les premières dynasties pharaoniques.
Nous ne connaissons aucun dépôt de fondation, ou indice matériel pouvant préciser une chronologique. La fourchette prise va souvent de 2900 à 2600 av. J.-C. Mais Garbrecht estime que Sadd al-Kafara remonte à 2900, voire à 2950 av. J.-C., soit à la fin de 1re dynastie, au début de la 2e.
Une architecture typique…
Sadd al-Kafara, comme tout barrage, est construit entre les deux flancs du ouadi, le ouadi est un grand lit desséché. Il aurait fallu plus de 100 000 m3 de matériaux pour bâtir le barrage. Nous ne savons pas d’où viennent ces matériaux mais il est plus que plus probable qu’ils proviennent des carrières voisines. Cela représente toute de même une masse de pierre non négligeable !
La structure du monument mérite d’être mentionnée. Elle se compose non pas d’une unique section massive mais de 5 « compartiments ».
Le cœur du barrage se compose d’un simple remplissage (large de 36 mètres) de pierres grossières, de déchets de carrières. Pour maintenir cet amas hétérogène, mais soigneusement tassé et compacté, deux épais murs de 13 mètres d’épaisseur de chaque côté sont dressés. Puis les architectes ont fait poser ce que l’on appelle un parement, à chaque côté du barrage.
Ce parement, réalisé en pierre taillée et soigneusement ajusté, est conçu en assise superposée comme sur une pyramide. Ces parements ont une forme trapézoïdale permettant de résister à la pression de la pierre et de l’eau.
Il ne fallut pas moins de 60.000 tonnes de terre et de roches-remplissage. Chaque pierre de taille mesure environ 30 cm de hauteur, 45 cm de large, 80 cm de long et pèse environ 23 kg. Le barrage aurait stocké environ 570 000 m3 d’eau.
La qualité de l’architecture démontre la maîtrise de la construction en pierre sur une grande échelle dès cette époque en Égypte. Ce qui fait de Sadd al-Kafara l’un des plus vieux monuments en pierre d’Égypte, voire le plus ancien.
Fonction et emplacement…
Pourquoi un barrage ici, au cœur d’un ouadi relativement éloigné du Nil et de vallées fertiles (situées à environ 20-25 kilomètres même si le Nil s’est déplacé avec le temps). Cette construction avait certainement une utilité, car les Égyptiens ne construisaient rien au hasard.
La fonction du barrage semble claire : retenir les eaux des pluies torrentielles provenant des ouadis situés plus loin à l’est en direction de la mer Rouge et qui représentaient une menace certaine. Sadd al-Kafara servait-il de retenue d’eau de protection ou fournissait-il de l’eau ?
Une des hypothèses serait que la retenue d’eau, ponctuelle, car les pluies torrentielles sont rares en cette région, ait servi de réservoir à une agriculture voisine. Or, l’archéologie de cette zone n’a pas découvert de traces de canaux d’irrigation ou de cultures agricoles anciennes. Cette eau servait-elle aux carriers travaillant à proximité ? Hypothèse possible.
Autre hypothèse, Sadd al-Kafara servait à protéger des constructions situées en bordure de la vallée du Nil, à l’ouest du barrage, au débouché du Wadi al-Garawi. Mais quelles constructions ? Un palais, une ville, un temple ? Ou pourquoi pas une nécropole ?
Dans l’état actuel de nos connaissances, impossible de le savoir, mais il semble que le Wadi al-Garawi soit riche en vestiges archéologiques et notamment en nécropoles comme nous l’ont confié des guides locaux. Les quelques explorations en cours montrent effectivement une certaine richesse d’occupation dès la période prédynastique.
Ce chantier colossal pour l’époque nécessita sans doute près d’une décennie. Mais tout semble prouver que le barrage ne fut jamais mis en eau. Il fut en partie détruit par une pluie torrentielle. Les Égyptiens abandonnèrent alors le chantier.
Un monument en danger…
Depuis 1947, près de la moitié de Sadd al-Kafara a disparu, faute aux activités des carrières toutes proches, aux fouilles illégales et au manque de travaux de préservation. Le monument est plus que jamais menacé et si rien n’est fait pour le protéger, il disparaîtra purement et simplement sans nous donner les clés de ses énigmes ! Or, ce barrage a été bâti dans ce ouadi pour une raison et il faudrait découvrir laquelle !
Les dernières photos vues datant de 2010 montrent que le monument a encore perdu environ 30 à 40 % de sa structure. Chaque jour un peu plus de ce monument méconnu et si important pour l'Histoire est détruit... Pour le plus grand ravissement des égyptologues détenant les connaissances, et garant des paradigmes ? Je vous laisse répondre à cette question…
Coordonnées du site : 29°47′43″N 31°25′55″E |
Sources : Wikipédia / histoire-secrete.fr /
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