Nous allons voir quelques pierres qui sont sacrées pour certaines communautés à travers le monde, parfois surprenantes, parfois étranges, parfois insolites, mais toujours passionnantes. Nous allons en voir une dizaine, pour certaines inconnues, pour d’autres très connues…
La pierre Toungouma ou Tunguma :
Toungouma est une pierre sacrée que le peuple Azna, de confession Bori, utilise pour les jugements ou pour prédire les choses cachées. Cette pierre sacrée se trouve dans la brousse de Korgonno dans les alentours du site de Lougou, village natal de la Sarraounia Mangou. la Saraounia est une guide spirituel.
La pierre est encore utilisée par l'actuelle Sarraounia.
La Saraounia représente un principe primordial et religieux de son peuple. En effet, la première Reine Saraounia remonte à la nuit des temps. C'est la Saraounia qui est à l'origine du pouvoir de Maouri de Bajaji.
Le site de Lougou est également le lieu de culte le plus important où se trouve la Saraounia avec les objets de cultes comme Tunguma, la pierre sacrée du jugement. Ce fut cette pierre sacrée Tunguma qui guida la première Reine Saraounia du Daoura à Lougou. Elle officie encore aujourd'hui. La séance de justice est tous les mercredis et les dimanches.
Mystère autour d'une «pierre sacrée» en pays Guin…
Cette année 2015, est la 353e édition de ce grand rite traditionnel...
Torse nu avec des feuilles nouées autour du cou, un petit groupe d'adeptes de vaudou sort en courant d'une grande forêt, brandissant une petite pierre dite "sacrée". Visage fermé, le plus âgé, un sexagénaire, tient soigneusement cette pierre bleue en forme de souris d'ordinateur.
"Nous avons commencé les cérémonies il y a six mois. Et aujourd'hui c'est le clou, avec la sortie de la pierre sacrée", explique Nii Mantché, le grand prêtre de la forêt sacrée. "Je suis la seule personne à faire sortir cette pierre du fond de cette forêt", lance-t-il.
A une centaine de mètres, des milliers d'adeptes de vaudou massés sur une place publique chantent et lancent des incantations. "Hélu-lo, hélu-lo" - "malheur aux mauvais esprits" en langue mina. Au milieu du cercle, les grandes prêtresses se tournent vers l'ouest, lèvent les bras et lancent à leur tour: "Obé, abéba - obé abéba", "tous les dieux, rejoignez-nous".
La scène se tient près d'Aného, deuxième ville du Togo, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Lomé, la capitale. Pour les Guins d'Aného, cette cérémonie annuelle d'Epé Ekpé ou Ekpessosso ("prise de la pierre sacrée", en langue mina) marque le début de la nouvelle année.
Cette tradition instituée depuis 1663 par les premiers habitants d'Aného venus de la Gold Coast voisine (actuel Ghana) en est à sa 353e édition et inclut un grand rite dans tous les couvents pour implorer le pardon des divinités.
Chaque année, les Guins focalisent leur attention sur la sortie de cette pierre dont la couleur, changeante d'un an sur l'autre, annonce ce que l'avenir réserve pour les douze mois à venir. Et chaque année, en septembre, plusieurs milliers d'adeptes de vaudou du Togo, du Bénin, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Nigeria participent à la cérémonie qui a lieu à Glidji-Kpodji. Y compris des touristes européens et américains.
La pierre mystique fait alors le tour de la place publique, sous la surveillance de dignitaires vaudou et d'une dizaine de gendarmes, dans une ambiance de chants et de danses, pendant que des femmes adeptes de vaudou entrent en transe. Puis un grand dignitaire vaudou clame dans un micro: "La pierre est bleu turquoise. Les divinités sont en colère contre les prêtres et chefs traditionnels Guins. Elles les appellent à l'unité et à la réconciliation".
Cette année, pendant des semaines, les prêtres vaudou Guins n'ont pas réussi à s'accorder sur le déroulement des cérémonies. Il a fallu une forte médiation des autorités togolaises.
"Le message annoncé par la pierre est clair. Nous avons offensé nos ancêtres à travers nos petites querelles. Nous devons nous asseoir rapidement autour d'une table et discuter ensemble pour ne plus revenir sur ces petits problèmes", estime Togbé Kombété, dignitaire Guin.
La pierre est bleu ou blanche selon les présages…
Omphalos, la pierre « nombril du monde »…
Selon la cosmogonie de la religion grecque antique, Zeus aurait lâché deux aigles des points extrêmes oriental et occidental du monde. Au point où ils se rencontrèrent, Zeus aurait laissé tomber l’omphalos, marquant ainsi le centre, le « nombril du monde ».
Cette légende a été interprétée par les astronomes comme faisant peut-être référence à la chute d’une météorite de forme conique, devenue « pierre sacrée » et présentée enveloppée d’un tissu, comme le montre la copie romaine présentée dans le Musée de Delphes. L’original disparu était en outre surmonté de deux aigles en or.
Selon la légende, l’omphalos serait une pierre substituée à Zeus nouveau-né, et avalée par Cronos.
Copie romaine de l'omphalos de Delphes.
Elle symbolise ainsi la naissance de Zeus et sa puissance. Si la pierre était enveloppée d’un tissage, c’est parce que dans la théogonie grecque, Cronos, ayant appris qu’un jour l’un de ses fils le détrônerait, exigea de sa femme Rhéa qu’elle lui livre chaque nouveau né, qu’il engloutissait aussitôt. Elle réussit à éviter ce sort à son sixième enfant en lui substituant une pierre enveloppée d’un linge. Plus tard, devenu adulte, Zeus, aidé de sa grand-mère Gaïa, força son père à dégorger la pierre et les enfants précédemment avalés, qui devinrent les dieux de l’Olympe.
Plusieurs omphalos furent érigés durant l'antiquité à travers le bassin méditerranéen mais le plus célèbre est celui de l’oracle de Delphes, directement placé dans l’adyton du temple oraculaire d’Apollon. La tradition situait sous l’omphalos la tombe du Python vaincu par Apollon.
Dol hareubang…
Les Dol hareubangs, littéralement : grands-pères de pierre, sont des statues visibles sur l'île de Jeju-do, en Corée du Sud. Il s’agit d'antiques représentations de divinités : celles-ci protégeaient les habitants des démons et leur assuraient la fertilité. C'est l'un des points les plus connus du folklore local. Ils sont donc devenus un symbole utilisé pour les souvenirs vendus aux touristes.
Ces statues sont sculptées dans une roche basaltique et mesurent parfois jusqu'à trois mètres de haut. De forme oblongue, le Dol hareubang sera représenté avec deux mains décalées sur les côtés (l'une au-dessus de l'autre), un visage aux grands yeux, avec un large nez, plus ou moins souriant. Il arbore un chapeau en forme de champignon.
Pierres du Niton…
Les pierres du Niton sont deux rochers émergeant du lac Léman dans la rade de Genève (Suisse). Situés face au quai Gustave-Ador, il s'agit de blocs erratiques déposés par le glacier du Rhône lors de son retrait après la dernière glaciation. Le mot « Niton » serait dérivé de Neptune.
On constate que ces pierres sont très stables alors, en 1820, l'ingénieur Guillaume-Henri Dufour s'en sert pour fixer le niveau moyen du lac et appose une plaque graduée sur la grande pierre comme point de repère.
Par la suite Guillaume-Henri Dufour l'utilise comme point de référence lors de l'établissement de sa carte de la Suisse au 1:100 000 établie entre 1845 et 1864. De nos jours encore, cette pierre est utilisée comme horizon du système géodésique de référence altimétrique en Suisse.
Il semble, qu'à l'âge du bronze, ces deux pierres ont un rôle rituel et spirituel. Cette hypothèse est fondée par la présence d'un trou carré au sommet de la grande pierre et la découverte, en 1660, de deux haches de l'âge du bronze moyen (env. 1500-1200 av. notre ère). La présence de cupules est également attestée sans que l'on puisse obligatoirement les associer à une activité humaine.
Les Pierres du Niton…
Erathipa…
Dans la mythologie aborigène, Erathipa est un rocher qui a la forme d'une femme enceinte. À l'intérieur d'Erathipa se trouvent l'âme d'enfants morts qui peuvent se réincarner dans le ventre de jeunes femmes fertiles. Ceci n'était connu que des plus importants personnages parmi les anciens aborigènes. Cette roche est également connue sous le nom de Chockolia.
Cette pierre de fertilité possède une ouverture sur un des côté. Les âmes des enfants morts attendent qu'une femme passe à proximité pour pouvoir se réincarner en elles. Quand des femmes passent à proximité mais ne désirent pas d'enfant, elles se font passer pour des femmes âgées et marchent en s'appuyant sur un bâton et en criant "Ne venez pas à moi, je suis une vieille femme !".
Ceci indique la croyance selon laquelle certaines pierres ont le pouvoir de rendre fertile une femme stérile, soit du fait des esprits des ancêtres qui demeurent à l'intérieur, soit à cause de leur forme ou de leur origine.
Les Shiva Lingams…
Les pierres de Sankara sont inspirées des Shiva Lingams, des pierres cylindriques permettant de combattre le mal. Selon les croyances hindoues, Sankara était un prêtre à qui le dieu Shiva confia cinq pierres aux vertus magiques. Ces pierres représentent à la fois Shiva, sa puissance créatrice et l'union de l'esprit et de la matière. Elles sont vénérées dans tous les temples d'Inde.
Les faits: Les Shiva Lingams se présentent sous la forme de colonnes de pierre reposant sur un socle circulaire, en pierre lui aussi. Des figures sont parfois gravées sur les parois. Evidemment, les propriétés magiques prêtées aux pierres dépendent des croyances de chacun.
Les lingams, ou Shiva lingams sont des pierres qui proviennent de la rivière Narmada, située dans la montagne du Mandhata, un des 7 lieux sacrés de pèlerinage hindou, au Centre Ouest de l'Inde.
Les lingams sont choisis pour leur forme et leur vibration. Leur diversité et leur singularité sont remarquables : Alchimie de matière minérale, de couleurs, de formes graphiques harmonieuses et insolites. Les Lingams sont d’une beauté saisissante.
Le gouvernement Indien est en train de construire un barrage hydroélectrique sur la rivière Narmada. D’ici quelques années les Lingams seront recouverts par plus de 30 mètres d’eau !
La pierre noire …
La pierre noire de la kaaba à la Mecque, dans la croyance musulmane cette pierre noire provient du paradis, c'est l'archange Gabriel qui la ramena, elle date de l'époque d’Adam et Ève, elle était blanche à l'origine, mais noircie par les péchés des humains.
Elle fut placée intacte dans le mur de la Kaaba par le prophète Mahomet en 605, cinq ans avant sa première révélation. Elle s'est depuis cassée en plusieurs fragments qui ont été cimentés dans un cadre en argent dans le flanc de la Kaaba. Son apparence est celle d'une roche noire avec des teintes rougeâtres d’environ 30 cm de diamètre dont la surface a été polie par les mains de millions de pèlerins.
Selon la tradition islamique, elle serait tombée du ciel pour indiquer à Adam et Ève où construire un autel. Bien qu'elle ait souvent été décrite comme une météorite, son origine reste inconnue.
La tradition islamique raconte que c'est Gabriel qui l'a apportée du ciel à Abraham pour qu'elle soit placée dans le temple, à la même place qu'aujourd'hui.
Pierre sacrée du peuple Tehuelche…
Après plusieurs mois d'exploration, un groupe de chercheurs dirigés par le paléontologue et anthropologue argentin Rodolfo Casamiquela, découvre en Patagonie sur l'immense plateau de Somuncura d'environ 250 km² (aussi grand que la superficie de la ville de Buenos Aires) une pierre sacrée que les indiens Tehuelches avaient nommé " La Vieille ", pierre d'origine volcanique très ancienne mesurant 1.30 mètre de haut.
Cet endroit symbolise plusieurs milliers d'années de culture et de mythologie du peuple tehuelche. Ils ont pu localiser précisément l'endroit grâce aux notes du naturaliste Georges Claraz, qui avait découvert cette pierre lors de ses recherches en 1865 en Patagonie septentrionale.
La pierre Tjuringa…
Une pierre sacrée aborigène, que la tradition impose de soustraire au regard des femmes, a été retirée d'une vente aux enchères en Grande-Bretagne après les vives protestations de l'Australie, a indiqué la maison d'enchères Canterbury Auction Galleries.
La pierre "Tjuringa", ovale, plate et ornée de cercles et demi-cercles gravés, était mise à l'encan par une Britannique qui l'avait reçue en cadeau d'anniversaire à la fin des années 1950 à Sydney.
Mais la maison d'enchères Canterbury Auction Galleries, qui l'estimait à plus de 6.000 euros, a décidé d'annuler la vente après l'intervention de l'ambassade d'Australie à Londres et d'experts en patrimoine culturel.
"Ma vendeuse et moi-même ne voulons offenser personne dans la communauté aborigène (...). Nous retirons (la pierre) de la vente", a déclaré le directeur de la maison, Tony Pratt, à la chaîne australienne ABC.
Les spécialistes de la culture aborigène s'étaient élevés contre la vente en faisant valoir que ces artefacts ont une valeur sacrée telle pour les Arrernte (ou Arunta), tribu du centre désertique de l'Australie, que les musées australiens refusent de les exposer.
La pierre, qui mesure 27,7 centimètres sur 15,2, avait été offerte à sa propriétaire par l'écrivain et anthropologue australien Archer Russell, en 1959 à Sydney.
Mais pour Bernice Murphy, la directrice nationale des Musées d'Australie, offrir cet objet sacré à une femme blanche et étrangère témoigne de l'ignorance ou de l'indifférence d'Archer Russell envers les coutumes aborigènes. "C'est le plus grande sacrilège qu'on puisse commettre", a-t-elle déclaré.
Il en existe encore des centaines partout dans le monde, en Egypte, chez les Mayas, en Inde etc…N'hésitez pas à placer vos trouvailles en commentaires...
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