Sous la calotte polaire australe se cachent les monts Gamburtsev, à l’origine encore bien mystérieuse. Et où l’eau remonte les pentes…
Pour démontrer à quel point ces énigmatiques montagnes ‘’fantômes’’ intriguent les scientifiques, voyons ce qu’en dit Robin Bell, géophysicien à l’Université Columbia et co-responsable du projet d’étude des lieux AGAP :
‘’ Elles ne devraient pas exister là. C’est comme si un archéologue ouvrait un tombeau dans une pyramide et y trouvait un astronaute ! ’’
Cette plaque a une superficie de 9,8 millions de kilomètres carrés, ce qui représente l’équivalent des Etats-Unis. "A certains endroits près de la moitié de l’épaisseur de la glace s’est formée depuis les profondeurs", affirme Robin Bell.
Les scientifiques avaient estimé que les couches de glace de l’Antarctique s'étaient formées il y a environ 32 millions d’années. Mais depuis cette découverte Tom Jordan, co-auteur de l’étude, pense que les plus vieilles datent seulement de 1,4 million d’années !
Les monts Gamburtsev ont été découverts en 1958 par une équipe russe qui avait parcouru une large zone proche de la station de Vostok avec un tracteur traînant un appareil faisant des mesures sismiques. Elle était «tombée» sur des signaux indiquant la présence d’une chaîne rocheuse subglaciale.
D’autres études ont été menées ensuite, en 2005 une équipe chinoise a confirmé qu’il y avait par endroits moins de 1 000 m de glace aux environs du Dôme A, le point le plus élevé de la calotte, alors qu’ailleurs celle-ci peut être quatre fois plus épaisse. Mais ces recherches n’ont que partiellement levé le voile sur ces énigmatiques montagnes.
Robin Bell, avec des équipes de six pays, a mis sur pied le projet AGAP, visant à établir une topographie précise des monts Gamburtsev. Une entreprise d’envergure menée dans les endroits les plus extrêmes du globe, parfois par des températures de – 80°C, qui a débuté en automne 2008.
Deux avions ont été mobilisés, qui ont quadrillé près de 2 millions de km2, avec leurs instruments : GPS pour déterminer la position, radars pour mesurer l’épaisseur de la glace (et donc la topographie subglaciaire), magnétomètres et accéléromètres pour qualifier les couches rocheuses (magnétisme des roches, densité). Les scientifiques ont aussi mené des mesures sismographiques à partir de deux camps situés sur la calotte.
Leur découverte modifie la façon dont les scientifiques pensent les processus qui façonnent l'Antarctique. Il pourrait également compliquer les plans pour étudier le climat passé de la Terre. Les scientifiques forent à travers les couches de glace pour étudier les bulles d'air, de l'air antique, qui est emprisonné à l'intérieur de la glace.
Mais comme cette glace vient du fond, complétement à l’inverse de ce qu’ils pensaient, on peut dire que leurres affirmations sur le climat passé est totalement faux !
Les images du radar de glace pénétrant montrent un panache de formation de glace bien en dessous de la surface. Les pics acérés au bas de l'image sont des montagnes, et le renflement dans le centre est un panache de glace de 1 100 mètres d'épaisseur. Les couches de glace normalement plates au-dessus des montagnes ont été déviées vers le haut de 400 mètres !
A une telle attitude, ce relief escarpé est caractéristique des montagnes "jeunes" et est donc a priori incompatible avec l'histoire très ancienne de la formation de l'Antarctique.
Ces trésors géologiques enfouis dans la chaîne montagneuse de l’Antarctique, dans une vallée de 2.500 kilomètres de long sont enfouis sous des kilomètres de glace.
"La prochaine étape sera de constituer une équipe pour forer la glace et prélever les premiers échantillons de roches des Gamburtsev. C'est surprenant, mais si nous possédons des échantillons de la Lune, nous n'en avons aucun de ces montagnes", relève Robin Bell.
Ce lieu unique, bouleverse la compréhension de la glaciation. Les chercheurs ont toujours pensé que les couches de glace de l’Antarctique se formaient à la surface grâce à l’accumulation de la neige pendant des millénaires et non grâce à l’eau se gelant sous la glace.
Le dôme A…
Le Dôme A, aussi appelé Dôme Argus, est un dôme de glace de l'Antarctique, situé à 1 200 km à l'intérieur du continent. Il est connu pour être probablement l'endroit où il fait naturellement le plus froid au monde, une température estimée à −93,2 °C par télédétection avec le satellite Landsat 8 a été calculée à proximité de cet endroit le 10 août 2010.
Mais ce record ne peut cependant pas être homologué puisque non mesuré sur place. C'est également la plus haute montagne de glace en Antarctique, avec un dôme culminant à 4 206 m d'altitude, approximativement à mi-chemin entre la tête du glacier Lambert et du pôle Sud.
Le nom de Dôme Argus a été donné par le Scott Polar Research Institute en référence à la mythologie grecque. En effet, Argus construisit le navire avec lequel Jason et les Argonautes voyagèrent.
La Chine y a établi en janvier 2008 un observatoire astronomique automatisé, PLATO (PLATeau Observatory).
Le Dôme A est situé au-dessus des montagnes Gamburtsev, il est l'un des endroits les plus reculés de la planète.
Collecte de matières extraterrestres…
Les carottes de glace peuvent parfois livrer des informations étonnantes. Ainsi, une carotte prélevée au Groenland a permis de découvrir qu'environ 15 000 tonnes de matières extraterrestres étaient piégées dans la glace chaque année, sous la forme de particules de très petite taille.
L'analyse de la carotte de glace a consisté à mesurer par spectrométrie de masse l'iridium et le platine, deux métaux beaucoup plus abondants dans la composition des météorites que sur Terre. Ces particules, de l'ordre du milliardième de mètre, sont produites lors du freinage des météorites dans la haute atmosphère, à environ 70 km d'altitude. En Antarctique, à Dôme C, des prélèvements de neige ont également révélé la présence de micrométéorites.
Découverte du lac Vostok…
Le lac Vostok, le plus grand d’Antarctique, d’une superficie à peu près équivalente à celle de la Corse, a été découvert un peu par hasard, après un forage glaciaire important entrepris par les Russes en 1996. Ils ne se doutaient pas qu’à la base de l’épaisse couche de glace se trouvait de l’eau libre. Or ce lac est resté isolé du reste du monde, protégé par cette couche de glace, depuis plus de 400 000 ans.
Depuis, des études géophysiques et des données satellitaires ont révélé, sous l'inlandsis antarctique, l'existence de plus de 145 lacs pour lesquels se pose la question de l'existence, ou pas, de formes de vie primitives.
Ce lac est situé environ 500 m en dessous du niveau de la mer.
Le lac Vostok mesure 250 kilomètres de long et 50 km de large dans ses dimensions les plus larges et a une superficie de 15 690 km2. Plus petit que le lac Ontario, le lac Vostok fait néanmoins trois fois son volume. Sa profondeur moyenne est de 344 m et son volume estimé est de 5 400 km3.
Le lac est divisé en deux bassins profonds, reliés par une sorte de col se situant environ à 200 m sous l'eau, alors que la profondeur est de 400 m dans le bassin nord et de 800 m dans celui au sud.
La plupart des scientifiques pensent que l'écosystème probable pourrait être lui-même très différent de la vie ailleurs à la surface de la Terre du fait :
- Des conditions particulières qui y règnent : température basse (−3 °C), pression élevée, environ 360 bars, absence de lumière, grande quantité de gaz dissous (milieu très oxygéné).
- Du long isolement écologique lié à la grande stabilité du manteau glaciaire.
20 millions d'euros, c’est le coût moyen d'un forage profond dans les glaces antarctiques.
Une forme de vie a néanmoins été trouvée, lors d'un forage, non dans le lac à proprement dit mais dans la couche de glace formée par son regel : des bactéries thermophiles vraisemblablement libérées par la tectonique de failles profondes en contact avec le lac.
« La présence de cet organisme autotrophe, capable d'élaborer ses propres substances organiques à partir d'éléments minéraux, survivant à des pressions de plus de 350 kg par centimètre carré est suffisante pour alimenter l'espoir d'une forme de vie inattendue qui a pu développer des stratégies de survie inédites dans le lac même », concèdent certains chercheurs.
L'espoir est permis. En 2006 déjà, l'équipe Inserm de Miroslav Radman avait découvert les mécanismes par lesquels la bactérie extrêmophile Deinococcus radiodurans était capable de littéralement ressusciter, jetant par là même les bases d'une médecine régénérative applicable notamment aux pathologies neuronales.
Soumise au rayonnement gamma à des doses 5.000 fois supérieures à la dose mortelle chez l'homme, son information génétique est pulvérisée. Il suffit pourtant de quelques heures à cet organisme pour reconstituer son patrimoine génétique.
Dans une première phase, il rassemble dans l'ordre tous les fragments d'ADN épars dans une chaîne linéaire. Les morceaux obtenus servent de modèle pour démarrer la synthèse d'ADN et compléter la chaîne. Les chromosomes sont ensuite reconstitués par entrecroisement. Une fois le génome restauré, la synthèse des protéines est à nouveau opérationnelle. La cellule est de nouveau vivante !
Les chercheurs ont également trouvé dans les fonds obscurs de plusieurs grottes un lichen équipé d'un puissant système de photosynthèse, utilisant des pigments sensibles aux longueurs d'onde du bleu, très pénétrantes, pour exciter la chlorophylle et activer la transformation chimique du carbone en sucres.
Moins de trois quarts d'heure d'exposition à la lumière, même infime, suffit à son métabolisme pour fabriquer des réserves d'amidon pour un an.
« Ces mécanismes extraordinaires permettent d'envisager des scénarios jusqu'ici réservés aux auteurs de science-fiction », s'enflamme Alain Couté, systématicien au Muséum national d'histoire naturelle.
Quelques exemples ?
« Un gel de résistance aux grands froids pour l'espèce humaine, des poudres de décontamination nucléaire, des cosmétiques de régénérescence cutanée, des rétines capables de lire dans le noir... »
Nous n'en sommes pas là. Avant d'envisager de s'inspirer des mécanismes mis en oeuvre par le vivant dans ces conditions extrêmes pour mettre au point des applications aussi extraordinaires, il faut déjà continuer d'explorer les lacs souterrains cachés sous les glaces du pôle Sud. La compétition scientifique engagée en Antarctique entre Russes, Américains et Britanniques ne vise pas autre chose.
Quand je vous disais que les extraterrestres seraient nés dans l’océan, comme nous, je pense que voilà quelques preuves de plus…
D’ailleurs les chinois ne s’y trompent pas, devenue la première puissance mondiale, la Chine s'installe au coeur du Continent blanc. Ils ont entamé la construction d'une station polaire, la station Kunlun, sur le Dôme A, au centre de l'Antarctique.
D'abord station d'été, elle devrait se transformer en station permanente. La Chine confirme ainsi sa volonté de se trouver aux avants-postes de la science, partout sur la Terre.
Les foreurs chinois, qui se sont fait la main dans les glaciers de l'Himalaya, devront toutefois maîtriser les grandes profondeurs qui ont donné du fil à retordre aux spécialistes européens.
En astronomie, l'hostilité du lieu se combine avec un ciel fantastique. L'altitude élevée, la pureté du ciel, la stabilité de l'air et la longue nuit d'hiver attire les astrophysiciens.
Les scientifiques chinois couvrent ainsi l'ensemble des sujets de recherche avec leurs bases et leurs navires : océanographie, biologie marine, relations Terre/Soleil, glaciologie, géophysique, environnement, étude du changement climatique, étude du comportement des hommes en milieu hostile et confiné...).
Les Chinois apportent même des idées neuves, comme les engins robotisés qu'ils testent (avion, robots mobiles sur chenilles).
Ils ont de quoi faire, comme étudier également les milliers de tonnes de matières extraterrestres piégées dans la glace, les bactéries inconnues et uniques vivant dans ces lieux, avec leurs incroyables capacités dignes des meilleurs films de science-fiction…
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