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Petit retour sur le fameux signal : 6EQUJ5.
De 1973 à 1998, le radiotélescope d’Arécibo fut utilisé pour traquer des messages extraterrestres sur la fameuse fréquence de l'hydrogène. Le message le plus prometteur de toute l'histoire de SETI ( officiellement) fut capté durant cette période.

Désigné par le biais de l'onomatopée « Wow », ce signal est un excellent exemple de la forme qu'un signal extraterrestre devrait prendre.
Dans la nuit du 15 août 1977, l'imprimante connecté au récepteur de l'antenne du radiotélescope de l'Université cracha une courte série de chiffres et de lettres, que les fans de SETI connaissent par coeur : 6EQUJ5.
Cette chaîne de caractère peut paraître aride au premier abord, mais elle se décrypte facilement. Pour quantifier la force du signal reçu, les radioastronomes avaient décidé d'utiliser les chiffres de 1 à 9. L'échelle n'étant pas suffisante pour représenter toute la gamme de puissance des signaux radios, les 27 lettres de l'alphabet furent à leur tour utilisées (ce qui permis alors de représenter non plus 10, mais 36 niveaux d'intensité).
Si l'on regarde la force du signal Wow, en fonction du temps, on note que cette dernière augmente (de 6 à E, puis de E à Q), passe par un maximum (U, soit une intensité de 30 sur l'échelle utilisée), puis décroît (de J à 5). Le signal Wow était donc largement au-dessus du bruit de fond galactique.
Sur un graphique, la courbe représentant la puissance en fonction du temps du signal Wow, possède une forme en cloche. Or les radioastronomes estiment qu'un signal extraterrestre devrait justement avoir cette caractéristique. La durée de l'émission est également particulièrement importante. Le signal Wow ! a été capté pendant 37 secondes exactement.
Or cette valeur est justement le temps que mettait l'antenne du radiotélescope d'Ohio pour scanner un point donné du ciel. Lorsqu'une étoile cible rentre dans le champ de vision du télescope, le signal reçu est d'abord faible, puis commence à augmenter. Le maximum est atteint lorsque l'antenne est pointée directement sur l'objet.
L'antenne continuant à balayer la voûte céleste, le signal recommence à faiblir, jusqu'au moment où l'étoile cible sort du champ de vision de l'antenne, ce qui entraîne la perte du signal.
La deuxième caractéristique de tout signal extraterrestre concerne sa bande de fréquence, qui doit être la plus étroite possible (car plus la bande est étroite, plus l'énergie de l'émission est forte, ce qui lui permet de traverser de grandes distances avant de devenir inaudible).
Or c'était encore une fois le cas du signal Wow, reçu dans la bande relativement étroite de l'hydrogène.
Plusieurs tentatives ont eu lieu pour retrouver le signal Wow, sans succès.
Aujourd'hui, aucune explication n'a encore été trouvée pour expliquer ce cri électronique qui a, un beau soir d'août 1977, déchiré l'obscurité du ciel, et qui constitue encore aujourd'hui le signal le plus clair jamais reçu dans le cadre d'une écoute SETI ...
Depuis ses débuts en 1960, SETI a acquis une certaine respectabilité de la part de la communauté scientifique, tout en voyant ses moyens techniques s'envoler. Alors que la première écoute menée par Frank Drake n'impliquait qu'un seul canal, le ciel est désormais scruté par des analyseurs capables de traiter plus de 100 millions de canaux à la seconde. Des ordinateurs puissants coordonnent plusieurs antennes, ce qui permet de procéder à une vérification immédiate d'un signal candidat.
Malgré tout, on ne peut manquer de s'interroger sur la façon dont les écoutes sont conduites. Nos nombreux à priori concernant les moyens de communication d'éventuelles civilisations extraterrestres, ainsi que leurs motivations profondes, ne nous guident-ils pas dans la mauvaise direction ?
Aujourd'hui, la grande majorité des projets SETI sont focalisés sur la recherche d'émissions hertziennes. Or rien ne dit que cette technique ne sera pas totalement supplantée dans les décennies à venir par un autre moyen de communication encore plus puissant.
Une partie significative du trafic Internet emprunte des fibres optiques, et la NASA a déjà dans ses cartons des projets de satellites de télécommunication capables de transmettre une masse d'information aux moyens de faisceaux lasers. Les chances sont grandes que la technologie radio soit aussi dépassée pour une civilisation extraterrestre que le télégraphe l'est chez nous ...
Certains scientifiques estiment également que les recherches dirigées vers des fréquences spécifiques (comme la bande de 21 centimètres de l'hydrogène) sont vouées à l'échec, étant donné qu'un contact avec une autre civilisation sera très certainement accidentel. Il est en effet possible que notre civilisation n'intéresse aucunement des civilisations bien plus avancées, et que les messages que nous pourrions capter seraient en fait destinés à d'autres ...
Cet idée furieusement séduisante n'est pas récente, comme le prouve une nouvelle écrite alors que les tentatives de communications avec les martiens faisaient fureur à la fin du XIXè siècle :
Cette nouvelle met en scène des astronomes observant d'étranges signaux en provenance de Mars. Lorsque, après bien des efforts, les terriens arrivèrent finalement à demander aux martiens "pourquoi vous envoyez-nous des signaux ?"
Ces derniers répondirent :
Ce n'est pas à vous que nous parlons, mais aux saturniens !